1. |
Deux vies
03:30
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Paraît qu’on a deux vies
Qu’la deuz commence quand on devine
Qu’on en a qu’une
A trop combler le de-vi
Ton temps va s’compter en lacunes
Et si on faisait un devis d’ta vie
A ton avis combien d’minutes achèterait toute ta thune ?
La vie fait bien les choses mais les choses sont mal faites
c’est quand tu sais qu’t’as qu’un essai que ta main tremble c’est un fait
dur d’atteindre ta cible quand t’as parkinson sous amphèts
pas besoin d’être prophète pour dire qu’t’as d’grandes chances de t’rater
On passe à côté, à trop compter
Sur les autres on finit pouce levé sur le bas-côté
On passe à côté, occupé à trop compter
Tes pouces levés sur facebook tes 20 ans se sont carapatés
Car la vie fait bien les choses mais les choses sont mal fagotées
Il a fallu qu’j’donne la vie et qu’deux amis se la soient ôtée
Pour capter que t’es doté d’une seule opportunité
Et qu’la moitié part en fumée à des futilités
On passe le temps, on le tue, quand on devrait l’épargner
On perd notre temps à l’affut de stratagèmes pour en gagner
Hey petit fais c’que j’ai pas su faire
Ecoute les conseils d’une trentenaire et ses « si c’était à refaire »
Paraît qu’on a deux vies
Qu’la deuz commence quand on devine
Qu’on en a qu’une
A trop combler l’de-vi
Ton temps va s’compter en lacunes
Et si on faisait un devis d’ta vie
A ton avis combien d’minutes achèterait toute ta thune ?
Moi aussi, j’la jouais artiste maudit
Mais on a beau dire l’HP tient moins du paradis qu’du taudis
Tu dis qu’il vaut mieux mourir jeune, faire un beau cadavre
Tu finiras, 40 carats, avec les chicos payaves
On verra si tu trouves toujours ça super romantique
A t’faire chier cent pieds sous terre pendant que s’éclate ta clique
Plus de chill, plus de teuf, un autre chibre dans ta meuf
Pas d’bluff : ta mort c’est à toi qu’elle fera un effet bœuf
Tout c’qu’tu détiens se trouve ici-bas et j’parle pas d’sacs ou d’patates
Tu te crois en chien, l’clodo dit de toi, « putain yen a qu’ont d’la chatte»
Mec, t’es fier de clamer qu’t’es un homme de principes
T’aimes acclamer, blâmer, mais c’est quand qu’tu participes ?
"Parti si vite, sur la civière", ou "partie civile de la misère"
Gravé au stylet dans la pierre ça fait stylé qu’dans les cimetières
Avant qu’sur l’heure du casse-pipe, Dieu anticipe, hâtif,
T’étais un homme de principes, deviens un principe actif.
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2. |
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Tentaculaire, dans la campagne acculée
galope un monstre de fer pratiquant la terre brûlée
val et vallée avalés, devalés, font ses forces décupler
sur les terres qu'elle dévalue pas une plante miraculée
mesdames messieurs, approchez si vous voulez
voici la ville et face à elle pas la peine de détaler
Morfale est sa toile étoilée
quand elle étend ses pattes même la forêt s'met à reculer
Tentaculaire, dans la campagne acculée
respire l'immense pompe à air impossible à juguler
vampirise, draine les âmes de la plaine immaculée
aspire les flux migratoires pour les faire se coaguler
As-tu vu les/ longs bras désarticulés
qui ceinturent la ville comme un boa né pour stranguler
par l'espoir véhiculé jusqu'à elle t'as circulé
pour voir dans une cité dortoir ton avenir encellulé
La ville est un animal industriel et pervers
qui dévore ses enfants les plus faibles sur le bitume des nuits d'hiver
des serpents de carrés lumineux y rampent et s'enterrent
puis jaillissent de son ventre dans un bruit de wagons de fer
l'enfer n'est pas pavé de bonnes intentions pour ces frères
qui dorment sur le pavé, l'enfer est un trottoir sous un réverbère,
les cerbères, les chiens flairent, l'odeur du camé en manque, du débiteur en galère.
La ville est un animal, dans ses viscères prolifère
une faune de parasites, de rats, de prédateurs, de chimères
la vie d'merde de ces proies à la cimer
sera la tienne si tu chasses pas, c'est toi qu'on sert en dessert
Loi d'la jungle pour une ville qui s'donne l'air
urbain car si c'est pour se réchauffer qu'on se sert
les uns contre les autres comme dans une bétaillère
c'est seul contre tous plus qu'ailleurs, aujourd'hui plus qu'hier
Un désert de goudron, des astres de néon
des pubs Aubade des laiderons, des bureaucrates des péons
sans leur berger des moutons, des prisonniers sans matons
les voir filer sur l'béton, c'est les regarder ber-tom
sur l'asphalte aspirés sans un regard pour l'horizon
sans halte pour respirer, troupe de smicards en garnison
ces caravanes de bédouins sans étoiles tournent en rond
compte pas sur eux si t'as besoin de trouver ta direction
un désert de goudron, des astres de néon
désastre pour celui dont la principale ambition
était d'étancher sa soif, de liberté, d'affection,
la ville est un puits insondable sans une goutte d'eau au fond
Ainsi fond fond fond ton empathie comme un glaçon
mais comme tout bon problème contient sa propre solution
l'illusion d'une ville à l'unisson
cache en fait le noyau en fusion de sa propre scission
De ponctions en pressions dans l'sein de l'oppression
naît le cancer, l'occlusion, le trop-plein, la mutation
La ville oublie en t'endormant à coup de destitution
que c'est pas en pleine forêt que se lève la révolution.
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3. |
Une histoire d'amour
02:46
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Ça peut paraître banal à dire mais tu sais comment c'est
J'me rappelle la journée avait plutôt mal commencé
quand j't'ai vu : d'emblée, au regard que tu m'as lancé
j'ai su qu'toi et moi ça serait pour toute l'existence et
propulsés par le destin, d'instinct
nos corps se sont reconnus sans parler pas besoin
de baratin le cœur atteint c'est rare attends,
chez moi les mon amour l'matin dviennent souvent l'soir gros nare vas-t'en
ça fait cinq ans qu'on marche main dans la main maintenant
et maints tentent de m'atteindre en attendant qu'tu m'plantes
mais tendrement tout c'que j'entreprends
c'est pour nous faire des lendemains plus grands, comprends
quand j'te prends la tête, qu'en braillant j'm'entête
j'ai pas le sentiment d'être plus grande d'un centimètre
j'ai, juste pas fini de bien m'imprégner
de tout c'que j'ai appris, que tu m'as enseigné.
J'étais mon poids mort, et tu m'as donné des ailes
j'ai pas gagné d'or, mais du plomb dans la cervelle
alors que jusqu'ici c'était une balle dans la tête
que m'inspiraient les mecs, ou ptêt, une valse en latex
c'est que t'excelles à m'faire stopper mes excès
à m'faire oublier la bouteille, les exs t'es
l'seul pour qui j'me taperai la vaisselle et la graille
et je frais même le tapin si un jour t'as besoin de maille
chui ta poule au pas de porte qu'attend au bercail
bébé t'es cool ou pas, j'te dirais jamais bye-bye
j'ai pas un gramme de dignité
quand il s'agit d't'aimer plus de timidité
si tu préméditais de m'éviter qu'tu déméritais, sans moralité
t'aurais la même aura l'orage mourra avec sérénité
en moi, en vérité j'en vois
pas des fautes graves susceptibles d'précipiter ton renvoi
j'ai pigé que l'amour réel n'exige pas la fidélité
et si tu pars avec une plus belle j'dirais que tu l'as mérité
Plus que n'importe qui, t'as su m'tenir éveillée
jusqu'au bout de la nuit, et c'est émerveillée
que j'ai fini par griller que c'que j'avais oublié
c'est qu'on emporte pas dans la tombe les grains du grand sablier
parfois on s'déchaîne nos laisses nos brides nous semblent en acier
mais certaines chaînes se brisent que quand on accepte de se lier
tu sais comment c'est
j'me rappelle la journée avait plutôt mal commencé
je traînais ma douleur dans un couloir à la couleur passée
jusqu'à ce que j'entende « poussez, allez, madame poussez »
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4. |
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Les absents ont toujours tort
Trois heures du matin, sur l'trottoir avec les tapins
à hâter l'pas comme un pantin vers le métropolitain
pour fuir le baratin des baragouins, le barouf des barathons
t'aimerais bien te taper des barres sans rembarrer mais voilà ton
aptitude à la joie a ptit à ptit bu la tasse,
et dès qu'il n'y a plus d'jaja, c'est tout ton sourire qui s'efface.
C'est pas qu'tu les aimes pas, tes potos
mais quand t'essayes de papoter ça capote : cocasse, potache comme un poteau
t'as déserté la soirée pour la rue déserte
du dégueulis sur le pavé, putes et condés, certes,
c'est sordide, mais t'es sorti d'la fête
car ta place c'est pas la banquette du banquet c'est les oubliettes
oublie tes pseudos frères, même solidaire, même accouplé
t'es qu'une erreur surnuméraire errant dans un monde surpeuplé
Quelque part, là-bas au loin la party bat son plein
et si tu tends un peu l'oreille t'entends les gens qui s'font du bien
privé d'festin, vide comme la rue, bête comme la mort
Tu t'dis qu'taimes pas être un intrus mais qu'les absents ont toujours tort...
Ya pas à tortiller, les absents ont toujours tort
par ton absence tu peux briller, te faire prier en faisant le mort
tu sais qu'si ton exil est sexy, imbécile, t'oublier est si facile
qu'tu te consumes comme un météore
Ya pas à tortiller, les absents ont toujours tort
par ton absence tu peux briller, te faire prier en faisant le mort
tu sais qu'si ton exil est sexy, imbécile, t'oublier est si facile
qu'tu te consumes comme un météore
Quatre heures du mat, tu mates les clips des macs qui s'trippent
rappeurs de boîte flanqués d'une meute de meufs qui strip-
tease la tise la teuf le biz rien d'neuf
sous le soleil on casse du keuf par habitude loin du bitume juste pour l'oseille
ça fait combien d'temps qu'on s'attend pour foutre le feu, pour que ça pète
mais la seule poudre qui prend c'est la coco ou l'escampette
certains ont pris perpète, d'autres ont pris les pépettes
mais plus personne n'espère changer le monde avec une chansonnette
La seule chose à laquelle tu peux mettre le feu, c'est la scène
mais tu te dis à quoi ça sert, ce succès obscène
est-ce que tu comptes emmner la france d'en bas dans ton carrosse
est-ce que ça rendra plus supportable la chimio d'ton gosse ?
le game est un jeu de rôle un jeu de dupes pas drôle
et duper mais pas dupe tu quitteras pas ton hall pour sa geôle
Ceux qu'on entend sont pas les plus brillants, juste les plus bruyants
et tu préfères rester muet, crois résister en fuyant
Quand gueule un pisse-vinaigre sur l'ptit écran qu'le rap est mort
tu t'dis qu't'es ptet intègre mais qu'les absents ont toujours tort
Ya pas à tortiller, les absents ont toujours tort
par ton absence tu peux briller, te faire prier en faisant le mort
tu sais qu'si ton exil est sexy, imbécile, t'oublier est si facile
qu'tu te consumes comme un météore
Ya pas à tortiller, les absents ont toujours tort
par ton absence tu peux briller, te faire prier en faisant le mort
tu sais qu'si ton exil est sexy, imbécile, t'oublier est si facile
qu'tu te consumes comme un météore
Cinq heures, le jour se lève la nuit se meurt
les dormeurs s'éveillent et comme la veille naît une rumeur
un brouhaha confus, tas de froufrous, de voix qui fusent
des moteurs qu'on allume, des chasses qu'on tire, des corps qu'on use
ça fait quelques mois maintenant qu'on t'entend plus
que t'as plus laissé ton empreinte sur la bande-son ou ton flow sur le flux
depuis que t'as cru bon d'choisir la BO de tes obsèques
le monde et ta platine tournent sans toi, et sans salamalecs
ya belle lurette qu'on l'a zappé ton ultime set
tu croyais quoi qu'on seraient happés par ta pure perte jusqu'à perpet ?
Mais mec personne n'est irremplaçable et tout ce que t'as gagné
c'est d'prendre la flotte sous un tas d'sable dont on a tous jeté une poignée
tu disais que tu valais pas un clou, maintenant c'est clair
que t'es que dalle, peanuts, walou, est-ce que ça rend ta fille plus fière ?
tu vois rien n'change ici, c'est les mêmes conneries qu'je déblatère
excepté qu't'es plus là, ptet, pour me faire taire
Mais putain tu pensais à quoi en nouant la corde au bout d'ton corps ?
Ne savais-tu donc pas que les absents ont toujours tort ?
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5. |
Mister
03:56
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J’aimerais me mettre bien avec toi, à l’aube, après l’after
Un pilon à la main, être sur un pont à c’t’heure
Où la longue file des caisses passe sous nos pieds et qu’est-ce
Qu’on rirait d’ces moutons qui taffent et d’ leur attaché-case
… Mais je n’peux pas
Car chui dans cette petite voiture qu’tu vois en bas
Tous les jours pour nourrir mon gamin j’vais faire l’esclave
Pendant qu’tu rentres chez ta maman grailler, pachave.
A moins qu’t’ailles tirer ta crampe
Dans la grande chambre une fois que sont partis tes renps
Demain tu la traiteras d’sale pute pour faire marrer tes sales potes
Parce que comme toi elle kiffe à bloc le doggystyle sans capote
D’ailleurs paraît qu’tu commentes ma réputation
Mais comment, comment, jme pose la question,
tu trouves encore un moment pour parler des mœurs des meufs
Avec le temps qu’tu dis passer à taper sur des seufs ?
Remballe, ton bob à fleurs de hipster
Mister « je pompe mes prods chez Brainfeeder »
J’ai ptet le même flow que ta mamie, qu’ta ptite sœur
Mais au moins mes textes parlent d’autre chose que les coucous qui disent l’heure
Remballe ta chemisette de hipster
Mister « j’innove en traduisant du Tyler »
J’ai rien cont’personne sauf quand on veut m’mettre sous blister
Fais pas semblant d’lever ton poing il a l’odeur du fisteur
Quand j’ai fait mon premier 16
T’as souri, t’as dit « j’écouterai pas son diez
J’voudrais préserver notre amitié, elle fait pitié
Cette meuf qui fait du rap et pourquoi pas un chimpanzé »
J’ai bien pensé, problème de street crédibilité
Mais venant d’un fils à papa, stricte débilité
A moins qu’ta bite, ta bite, te rende habilité
A zapper d’ton lexique, le mot humilité ?
Pourtant t’es comme nous tous
Au Tout-Puissant t’es pas connecté via bluetooth
Yaurait beaucoup à dire sur l’fait que t’as rien à dire
A part les meufs que t’attires et les buzzs sur lesquels tu tires
Ouais, c’est vrai qu’ton flow est fantastique et
Ça prouve qu’avec brio on peut s’astiquer
Mais mec accumuler les paronomases
Va pas dissimuler combien tes paroles sont nazes
Remballe, ton bob à fleurs de hipster
Mister « je pompe mes prods chez Brainfeeder »
J’ai ptet le même flow que ta mamie, qu’ta ptite sœur
Mais au moins mes textes parlent d’autre chose que les coucous qui disent l’heure
Remballe ta chemisette de hipster
Mister « j’innove en traduisant du Tyler »
J’ai rien cont’personne sauf quand on veut m’mettre sous blister
Fais pas semblant d’lever ton poing il a l’odeur du fisteur
Quand j’dois partir tu dis « reste on va chiller »
J’ai l’impression qu’entre nos vies ya comme un delay
Ton job c’est mateur de séries moi j’vais m’échiner
Car Winter is coming et mon fils a pas de gilet
Te méprends pas chui cool
Avec les gens nés un plat d’nouilles autour du boule
Mais je ne peux pas blairer quand ces ptits papes élitistes
Se gargarisent à déclarer qu’mon rap est illégitime
Normal qu’il pèse des kilos ton halo de cador
Vue la pléthore de puceaux en polo qui t’adore
Je sais pas si c’est pour eux ou pour toi qu’tu pérores
Yen a qu’explorent, d’autres qui cherchent l’or, les lauriers du conquistador
T’as raison, on a l’audience qu’on mérite
Et à trop monologuer c’est des sourds qu’on hérite
Ton sourire condescendant j’en ai plus rien à branler
Quand en rappant j’vois dans l’public une seule tête prête à s’ébranler.
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6. |
Promets-moi
03:01
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Promets-moi que t'omettras de m'enlacer quand t'es pressé
promets de te lasser de ces « je t'aime » mille fois ressassés
promets de me délaisser, de m'dire « cette fois yen a assez »
promets qu'ça va s'tasser qu'tu verras plus qu'des draps froissés
là où tu voyais avant les traces d'une nuit torride
et qu'l'historique que t'inventories c'est çui d'une hystérique
et d'un lâche qui se sont perdus à coup d'cache-cache
quand les vannes lâchent et qu'les vannes déversées cash clashent
promets d'maudire nos dires, nos pires mots doux
promets d'me planter là en même temps qu'ma poupée vaudou
faut douter de tout sauf du fait qu'un jour vient après la nuit
et qu'ce jour-là tu haïras tout c'qui t'avait séduit
T'aime bien cette jupette qui s'envole, j'te promets la jalousie
t'aimes bien la façon dont j'rigole, j'te promets l'hyperacousie
tu vois chui prometteuse toi promets-moi d'lancerd'un air narquois
j'te croyais pas comme ça... tu croyais quoi ?
Quand tu me fais l'amour j'pense à quand tu l'déferas
pour le meilleur tu m'fais la cour, pour le pire tu me déferreras
devant un parquet, m'laissera sur le quai,
tout le monde descend mis à l'amende même si t'avais un ticket.
Arrête tes beaux serments tu veux juste qu'jt'enlève ton boxer, mens
pas, pas grave à poil et promets qu'ça finira mal
promets ennui, crime passionnel ou affaires familiales
tu verras j'te décevrai pas, pour ça chui la femme idéale.
Qui t'a sonné ma parole, tu te crois prophète ou sybille ?
Quitte à donner ta parole autant qu'elle soit d'évangile
t'es pas un ange alors promets, qu'il y aura ni toujours ni jamais
promets qu'ça va merder, ya que comme ça que j'men remets
à quelqu'un, ya que comme ça que j'fais confiance
ya que comme ça qu'on fait qu'un
promets qu'si tu rentres dans la danse
c'est à la manière d'un requin
tournes autour comme un vautour avec tous tes atours qui visent à m'entour-
louper, loupé, car ça fait bien longtemps qu'Raiponce est descendue d'sa tour
tu vois j'ai réponse à tout, alors si tu veux jouer ton va-tout
promets-moi que t'essaieras d'faire de moi ton gentil toutou
que la main qui caresse, sera aussi celle qui corrige
qu'tu diras que c'est par tendresse tous ces sévices qu'tu m'infliges
que si tu passes une alliance, c'est pour faire des traces de bague
jusqu'à c'que j'suive en silence comme le pauv clébard d'un shlag
promets-moi de me tromper sur la marchandise
ou sur notre nouveau canapé, mais promets-moi la traîtrise.
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7. |
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C'est petit à petit à petits pas pathétiques
qu'on cesse peu à peu d'progresser et qu'on patine,
on multiplie les répétitions
c'est peu ou prou les mêmes embrouilles, les mêmes bourbiers,
les mêmes gourbis, le même tourbillon,
t'es aspiré et cette spirale c'est pas le mouvement
c'est l'apathie et cette fringale que tu ressens sans soulagement
c'est l'appétit de çui qu'a tellement eu la dalle qu'il sera plus jamais assouvi
qu'a tellement eu la dalle qu'il sera plus jamais assouvi
Pour certains ça demande des efforts d'oser prendre la tangente
moi filer droit c'est pas mon fort, j'ai toujours eu une trajectoire déviante
on dit qu'il faut suivre sa pente naturelle, la mienne est glissante
j'dégringole quand j'crois atteindre le ciel comme un chéper en descente.
Des sentiments décents, timides, des sentiers sans pierres humides
j'en ai pas, et si j'ai l'air pas si vil, civilisé c'est qu'j'dévie mes faux pas, faut pas
s'leurrer l'heure est grave quand t'entraves que de toi à la troisième personne devisent les psys c'est comme si
t'assistais assis impuissant à ta propre autopsie, pas si impropre à penser mais disproportionnément pessimiste. Mystère pourtant j'résiste à l'hystérie
j'ai pas perdu mon appétit.
C'est petit à petit à petits pas pathétiques
qu'on cesse peu à peu d'progresser et qu'on patine,
on multiplie les répétitions
c'est peu ou prou les mêmes embrouilles, les mêmes bourbiers,
les mêmes gourbis, le même tourbillon,
t'es aspiré et cette spirale c'est pas le mouvement
c'est l'apathie et cette fringale que tu ressens sans soulagement
c'est l'appétit de çui qu'a tellement eu la dalle qu'il sera plus jamais assouvi
qu'a tellement eu la dalle qu'il sera plus jamais assouvi
J'ai les crocs, malgré mon estomac de moineau
C'est comme remplir un gouffre à coup de gouttes d'eau
l'égout déborde le goût s'dérobe et la faim mène au dégoût,
mon entrain même en découd, même si un public s'engoue,
pas sûr qu'j'tienne le coup
J'ai un tel vide dans l'bide qu'aucune salle comble pourrait m'combler
J'ai les crocs,
mais pas les dents longues à rayer l'parquet. Pas qu't'aies
complètement tort j'avoue quand t'avances qu'avide j'mets l'paquet
pour une once de reconnaissance, j'reconnais.
Mais t'as pas compris mon fils que tes tapées de compliments glissent
qu'une honte compliquée m'enlise j'm'en tape c'est con mais les félicitations
tacites ou pas j'peux pas les capitaliser
il me manque une case pour les encaisser.
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